Je suis accompagné en permanence par des pensées, qui vont, viennent, certaines sont là, sans vraiment y être, tandis que d’autres restent, s’ajoutent, s’inspirent les unes des autres. Animé par l’envie, le besoin d’aller les chercher, les comprendre, je prends le temps d’observer, les Hommes, la nature, déchiffrer les ressentis et émotions qui en émanent. Mais impossible, en cause, cet envahissant sentiment d’être étranger à ce monde, où tout va trop vite, où le temps de la réflexion semble exclu. J’abandonne. Je passe à autre chose sans conviction, ni pensée claire. Le temps passe, deux jours, deux semaines, trois mois ; rien n’y fait, le temps semble suspendu. Pourtant, le petit bourgeon a commencé à éclore et grandir, il se développe et attend son moment. Enfin il est là, il explose, tout devient limpide, évident. Une émotion, un sentiment, enfin prêt à être partagé au grand jour, la forme apparaît et se dessine presque instantanément. Le temps de l’exploration est terminé, place à la construction, au partage, à l’apaisement.