Concept Store Gallery

des galeries d'art pas comme les autres

40 x 30 cm (45 x 33 cm encadré)
40 x 60 cm ( 53 x 68 cm encadré)
25 x 30 cm ( 32 x 45 cm encadré)
25 x 30 cm ( 32 x 45 cm encadré)
40 x 60 cm ( 53 x 68 cm encadré)
18 x 24 cm ( 27 x 33 cm encadré)
18 x 24 cm ( 27 x 33 cm encadré)
25 x 25 cm encadré
25 x 25 cm ( 33 x 33 cm encadré)
25 x 25 cm (33 x 33 cm encadré)
25 x 25 cm encadré
25 x 25 cm encadré
A4 ( 25,5 x 25,5 cm encadré)
50 x 25 cm ( 63 x 43 cm encadré)

Bernier Catherine

Catherine Bernier, Tracer l’Universel

Entre figuration et abstraction, les « encres poétiques » de Catherine Bernier sont une ode à notre humanité. Tout d’abord par le lien qu’elles tissent entre l’Orient et l’Occident. Passionnée par la culture chinoise dès l’adolescence, elle partira en effet vivre dans ce pays millénaire après des études passées à l’INALCO où elle recevra l’enseignement notamment du poète François Cheng. Elle y sillonnera alors les terres du Sichuan, du Yunnan, du Guizhou et de bien d’autres provinces, étudiera la philosophie taoïste, côtoiera des poètes et apprendra l’art de la calligraphie. 

Mais l’humanité que chantent ces encres qu’elle considère comme des poèmes est également celle qui nous unit à la nature dans ce qu’elle a d’éphémère et d’intemporel. D’où la quasi omniprésence de formes circulaires, courbes et spiralées, expressions d’une énergie qui n’en finit pas de renaître, emportée par l’infinitude du flux vital. D’où également le soin avec lequel l’artiste mêle à ses formes abstraites des feuilles de Gingko Biloba par lesquelles elle figure « la force de résilience de la Nature, la capacité de celle-ci à engendrer des chefs-d’œuvre et sa beauté, une métaphore de l’Art, du pouvoir de la création ». 

Au sein d’une esthétique qui reprend la bichromie des peintures traditionnelles chinoises et sur lesquelles se détachent sa signature, un sceau dessiné à l’encre végétale « laque de garance », Catherine Bernier nous invite ainsi à des voyages autant géographiques que spirituels où, comme  les Shanshui de la dynastie Yuan, poésie et peinture se mêlent. Si les peintres poètes mêlaient leurs impressions calligraphiées à leur vision d’une montagne ou d’un cours d’eau, Catherine Bernier fait quant à elle la synthèse de ces deux arts en peignant des poèmes qui débordent le langage commun et littéral pour mieux révéler l’universalité de notre condition d’homme. 

Entre blanc et noir, Orient et Occident, Nature et Humanité, abstraction et figuration, tradition et contemporanéité, poésie et peinture, éphémérité et immuabilité, c’est donc une œuvre au sein de laquelle dialoguent une multitude de contraires dont elle donne à voir ici toute la complémentarité créatrice. Une complétude qu’elle trace à l’encre végétale sur des papiers artisanaux, comme pour mieux conjurer la brutalité contemporaine par une délicatesse millénaire. 

Bertrand Naivin